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Grossesse : bien vivre sa sexualité
Le corps épanoui, les seins plus généreux, la femme enceinte se sent souvent désirable, sexy. Les modifications de son corps déclenchent parfois en elle de vraies pulsions sexuelles. Peut-on faire l'amour sans risque pendant la grossesse ? Comment rassurer le futur papa déstabilisé par le nouveau corps de sa partenaire ? Pour que l'attente d'un enfant ne soit pas synonyme d’abstinence.<o:p></o:p>
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Sexe et grossesse : la fin d'un tabou<o:p></o:p>
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Il est de coutume de considérer que des relations sexuelles en fin de grossesse peuvent déclencher prématurément l'accouchement. Une récente étude conteste toutefois cette notion. Au contraire, une sexualité active témoignerait de la normalité de la grossesse et pourrait même exercer une certaine action protectrice vis-à-vis de la prématurité. Voilà qui devrait rassurer de nombreux couples.<o:p></o:p>
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L'orgasme féminin déclenche la fabrication d'hormones, comme l'ocytocine, qui peuvent amener l'utérus à se contracter. Quant aux prostaglandines contenues dans le sperme, elles sont dotées d'effets comparables. Enfin, les rapports sexuels peuvent, tout au moins en théorie, favoriser la diffusion de germes à l'intérieur du vagin risquant ensuite d'infecter le foetus. Autant de facteurs, qui expliquent que les relations sexuelles aient longtemps été déconseillées en fin de grossesse. <o:p></o:p>
Quelle sexualité chez les femmes enceintes ?<o:p></o:p>
Des médecins de Caroline du Nord, A.E. Sayle et coll., ont désiré savoir si ce danger était réel et ont tenté de déterminer si la vie sexuelle des femmes accouchant prématurément diffère de celles des femmes ayant leur enfant à terme1. Dans ce but, ils ont interrogé durant trois ans, 187 femmes ayant accouché avant 37 semaines de grossesse et 409 femmes ayant mené leur grossesse à terme. L'enquête effectuée par téléphone, en moyenne à 7 mois de grossesse, a porté sur le nombre de rapports sexuels, la position utilisée pendant ceux-ci, la présence ou non d'orgasmes et la qualité du désir sexuel. Les chercheurs ont complété cette première série d'informations par un second questionnaire après l'accouchement en cas de prématurité. L'existence de facteurs de risque de prématurité a également été prise en compte : fausses couches, naissance d'enfants prématurés, décès du foetus lors de grossesses antérieures.<o:p></o:p>
Une sexualité plus active chez les femmes ayant accouché à terme<o:p></o:p>
Globalement, le nombre de rapports sexuels diminue au fur et à mesure que la grossesse se poursuit ; ce que l'on peut peut-être regretter mais qui n'étonnera personne. En revanche, aucun effet défavorable de la sexualité vis-à-vis de la prématurité n'a été décelé par ces médecins américains. En fait, les femmes ayant donné naissance à leur bébé en temps et en heure étaient même plus nombreuses à avoir eu des relations sexuelles en fin de grossesse que celles ayant accouché trop tôt.<o:p></o:p>
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Pourcentage de femmes ayant eu des rapports sexuels de la 29e à 32e semaine de grossesse <o:p></o:p>
Pourcentage de femmes ayant eu des rapports sexuels de la 33e à 34e semaine de grossesse<o:p></o:p>
Accouchement
à terme<o:p></o:p>55 %<o:p></o:p>
52 %<o:p></o:p>
Accouchement prématuré<o:p></o:p>
38 %<o:p></o:p>
30 %<o:p></o:p>
Ce qui montre donc qu'une sexualité épanouie ne semble pas perturber une grossesse normale. La probabilité de prématurité était d'ailleurs plus faible chez les femmes vivant avec un partenaire que chez les autres.
Par ailleurs, la survenue d'un orgasme ne constituait pas non plus un facteur favorisant la prématurité et les femmes ayant accouché normalement ont été plus nombreuses à déclarer avoir été satisfaites sur ce plan (63 % contre 52 %). <o:p></o:p>La sexualité parfois entravée par des problèmes médicaux<o:p></o:p>
Les femmes ayant accouché prématurément ont reconnu un peu plus souvent que les autres avoir ressenti une baisse du désir au cours de leur grossesse (71 % contre 57 %). Il semble que chez bon nombre de ces futures mamans, mais pas chez toutes, la baisse de l'activité sexuelle ait alors été associée à l'apparition de problèmes médicaux (repos au lit recommandé, indication chirurgicale, hospitalisation...). <o:p></o:p>
Enfin, les conclusions des auteurs n'ont pas été modifiées lorsque ceux-ci ont pris en considération la présence d'une vaginite bactérienne, une infection bénigne fréquente chez les femmes. <o:p></o:p>
Des résultats équivalents dans une étude antérieure<o:p></o:p>
Ces données confirment les conclusions d'une grande étude antérieure, menée auprès de 13 285 femmes enceintes et publiée en 1993 par l'équipe de J.S. Read et coll., qui avait également décrit une relation inverse entre sexualité et prématurité. La poursuite de la vie sexuelle au cours des dernières semaines de grossesse ne paraît donc pas devoir être découragée chez la majorité des couples et pourrait même, mais ceci reste à vérifier, avoir un certain effet préventif vis-à-vis de la prématurité.<o:p></o:p>
En dépit de cette conclusion optimiste, il paraît préférable que vous demeuriez prudente si vous présentez un risque élevé de prématurité. En effet, les médecins américains n'excluent pas formellement que chez un petit nombre de femmes particulièrement exposées à ce danger, les relations sexuelles ne puissent dans certains cas avoir un effet négatif. Mais, si cela n'est pas votre cas et si votre grossesse est sans problème, pourquoi vous priveriez-vous des plaisirs de la vie à deux ? <o:p></o:p>