• Bon nombre de pères ne manqueraient pour rien au monde la naissance de leur enfant. Mais il y a ceux aussi qui restent tiraillés entre l’envie de faire plaisir à leur compagne et la peur de ne pas être à la hauteur…<o:p></o:p>

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    Elle se fait bien rare la silhouette du père qui attend, stressé dans le couloir, la naissance de son enfant. Les années 1950 ont ouvert aux hommes les portes des salles d’accouchement, sans oublier mai 68 qui a introduit l’égalité des sexes. La présence du conjoint à la maternité est aujourd’hui idéalisée, quasi prescrite, voire ordonnée.<o:p></o:p>

    Phénomène de société<o:p></o:p>

    Confrontés à une véritable pression sociale, les « compagnons » ont tendance à s’y « soumettre », alors que leur participation n’a finalement rien d’obligatoire. Cela doit rester le choix du couple, une décision mûrement réfléchie, forgée au cours de discussions et d’interrogations, l’important restant de savoir pourquoi on y va.<o:p></o:p>

    C’est un fait, les femmes en quête de soutien n’hésitent plus à solliciter la présence du papa, rendue encore plus nécessaire par l’éloignement familial qui caractérise la société actuelle. Pas de contre-indications à ça, au contraire… mais à condition que les futurs pères le désirent vraiment et qu’ils y soient suffisamment préparés.

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    Quand c’est elle qui ne veut pas !
    Certaines femmes ne souhaitent pas la présence de leur mari à l’accouchement, pour le protéger parfois d’une vision qu’elle juge douloureuse, sale, voire dégradante, par peur aussi de sa réaction. D’autres préfèreront le soutien d’une mère, d’une sœur… même si la naissance est avant tout une histoire de couple. D’où la frustration de certains pères, privés de cet événement... <o:p></o:p>

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    Dans le feu de l’action<o:p></o:p>

    Ne pas être « envoyé au front » en simple spectateur, mais bien en accompagnateur avisé, voilà la condition essentielle d’un bon départ !<o:p></o:p>

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    Même si l’accouchement fait partie de ces moments magiques et tant attendus que l’on ne cesse de s’imaginer, les images violentes qu’il véhicule parfois peuvent surprendre, voire choquer, et dépasser tout ce que les pères s’étaient représenté jusque-là. « Ce fut une étape importante et magnifique de ma vie, mais aussi traumatisante », reconnaît Thierry qui a filmé l’accouchement de sa femme. « Je n’étais pas préparé à une telle violence. » Pour Raphaël, « rien ne vaut le vécu ». Voir arriver sa fille les yeux grands ouverts fut le plus beau jour de sa vie ! Du côté de Ludovic, c’est la surprise et l’émerveillement : « Quand j’ai vu cette grosse tête de bébé dans ce tout petit sexe, je me suis demandé comment elle était capable de ça. J’ai été pris d’un amour fou et d’une énorme tendresse pour elle tellement c’était fabuleux. »<o:p></o:p>

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    L'absence de repères<o:p></o:p>

    L’accouchement peut aussi plonger les papas dans un univers où ils ont bien du mal à trouver leur place, assaillis par un sentiment d’impuissance pour certains, quand d’autres sont renvoyés à des images du sexe de leur partenaire difficilement supportables. Comme Christophe, qui ne savait pas quoi faire pour soulager sa compagne, pensant qu’il n’arriverait même pas à rester jusqu’au bout et tombant en larmes à l’arrivée de son petit. Ou Hervé, dont la femme a accouché sans péridurale, « avec des cris de souffrance et des mots très forts. » Résultats : pour une minorité, cet instant se charge de regret de ne pas s’être abstenu, même si, avec le temps, tout s’estompe…

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    Ces papas au coeur tendre...<o:p></o:p>

    Rien n’oblige les plus sensibles à rester "aux premières loges"...

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    Pendant l'accouchement, si les papas ont envie de bouger, de s’asseoir, de sortir même… libre à eux ! « Je ne pensais pas regarder », avoue Franck, « mais quand le gynéco a dit « je vois les cheveux », je n’ai pu m’en empêcher. J’étais anxieux, impatient, fou de joie. » Bruno, lui, souhaitait « être transparent tout en continuant à assister… » C’est à cet instant qu’il a enfin compris le bonheur que ses parents ont éprouvé avec leurs trois enfants.<o:p></o:p>

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    Chacun participe à la hauteur de ses moyens, soutenant la future maman, assurant la liaison avec les professionnels ou s’impliquant comme un membre de l’équipe. Souvent, d’ailleurs, quand les pères se sentent « dans le coup », avec le sentiment d’aider leur femme (et leur enfant !), leurs angoisses disparaissent aussitôt. Mais pas de quiproquo : leur présence en salle d’accouchement n’est pas pour autant un gage de paternité…

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    L’accouchement ne fait pas devenir père<o:p></o:p>

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    L’idée reçue selon laquelle un bon père doit avoir les mêmes sensations, joies et angoisses que sa femme pendant l’accouchement, n’aide en rien les hommes dans leur quête de paternité. Forcément, certains auront tendance à s’identifier à leur compagne et devenir (inconsciemment) une « maman bis ». En se comportant ainsi, ils en arriveraient à oublier leur statut de père comme leur rôle, celui d’entourer leur femme, de s’occuper d’elle mais aussi de signifier par la suite à leur petit qu’il n’appartient pas complètement à sa maman. C’est la mère qui « fait » l’enfant en le mettant au monde, et c’est l’enfant qui « construit » ensuite le père, non le contraire !<o:p></o:p>

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    Symboliquement, en coupant le cordon à la naissance, l’homme marque pour la première fois sa place, séparant le corps du bébé de celui de sa mère. Mais c’est surtout en donnant leur nom (et non leur corps !) que les hommes se reconnaissent davantage en tant que pères. Comme disait Freud : « la maternité est un processus sensoriel, la paternité est un processus de pensée. »<o:p></o:p>

    Phénomène essentiellement culturel, la présence des pères lors de l’accouchement fait partie des rites de la société actuelle. Ni un bien, ni un mal, elle prend sa pleine valeur uniquement lorsque le papa a envie d’y participer, en accord avec sa conjointe. Rendez-vous dans quelques années pour voir si la tendance a évolué…

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    Le côté psy de la "chose"…<o:p></o:p>

    Il y a autant d’hommes que de façons de vivre un accouchement...<o:p></o:p>

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    Voyage à travers les inconscients masculins, sans a priori et sans jugement. Alors, dans quel groupe votre conjoint va-t-il se situer ?<o:p></o:p>

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    Les accompagnateurs<o:p></o:p>

    Ils adoptent une attitude maternelle (paroles et gestes tendres, écoute, protection, soutien…), restant au chevet de leur compagne qui apprécie leur présence, surtout si elle ne peut bénéficier de celle de sa mère.<o:p></o:p>

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    Les meneurs<o:p></o:p>

    Ce sont souvent les pères qui insistent pour être présents à l’accouchement. Ils s’identifient à leur femme, minutent les contractions, respirent comme elle, poussent... participant activement à la naissance.<o:p></o:p>

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    Les admirateurs<o:p></o:p>

    Ils ne veulent rien manquer et surtout pas la sortie du bébé. L’occasion pour eux de contempler une scène qui les fascine depuis leur tendre enfance et voir ce qui a toujours été interdit : le sexe de leur propre mère. En s’identifiant facilement à l’enfant en train de naître, ils revivent en quelque sorte leur propre naissance.<o:p></o:p>

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    Les vidéo-amateurs<o:p></o:p>

    Ce sont les pères qui filment ou prennent des photos à tout va pour finalement se protéger derrière leur objectif. Ils ne sont pas prêts à regarder la scène sans « intermédiaire ». Certains le font aussi à la demande de leur compagne, heureuse d’être contemplée et de pouvoir montrer sa victoire.<o:p></o:p>

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    Les déserteurs<o:p></o:p>

    Confrontés à leur impuissance devant le corps maternel, ces pères mal à l’aise ne trouvent pas leur place, choqués parfois par le sexe de leur femme ou se sentant coupables de leurs souffrances. Pour échapper à cette situation insupportable, ils développent inconsciemment des défenses dites « névrotiques » : besoin de sortir pour manger, obligations professionnelles, malaise, crise de tétanie….





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